Maux de l’artisanat Sénégalais : Challenges et Pistes de solutions

L'artisanat Sénégalais a un très fort potentiel mais souffre de plusieurs maux.

Etre sur le terrain depuis 2018 m'a aidée à identifier quelques obstacles auxquels je tente d'apporter quelques pistes de solution.

Pour cette article du jour je vous parlerai du premier Challenge identifié : La Mécanisation des ateliers de production.

Le défaut de finition (dans la filière ameublement notamment) longtemps clamé par une frange de la communauté Sénégalaise peut s’expliquer par une sous mécanisation des unités de production.

En effet dans de nombreux ateliers de menuiserie par exemple l’essentiel du travail requis est souvent réalisé à la main. Conséquences : des délais de réalisation longs avec à la clé un mobilier qui en termes de finition pourra difficilement rivaliser avec un meuble dessiné, coupé et fabriqué à 90% par une machine ( cas du meuble importé).

La modernisation des ateliers de production semble être la seule solution pour résoudre ce problème mais également le moyen pour ceux qui le souhaitent de réaliser des productions en masse.

Quelques pistes de solutions

• Changer de "mindset"

Nos artisans doivent se positionner en véritable chef d’entreprise. Ils ne doivent plus voir leur métier comme un artisanat de survie mais en faire un véritable artisanat d’art.

Ils devront piloter leur entreprise au vrai sens du terme et faire du marketing et de la communication en s’appuyant sur les réseaux sociaux.

Être plus à l’écoute de leur clientèle pour adapter leurs productions aux envies de ces derniers.

Un encadrement et une formation dans la durée seront nécessaires pour tendre vers cette transition.

• Travailler en groupement

Lorsque qu’un secteur souffre du même mal, l’entre aide et la mutualisation des coûts ou services sont de véritables remparts pour lever les difficultés.

Les artisans devraient davantage travailler ensemble. Une mécanisation pourrait se faire par zone . De ce fait l’acquisition de machines ne servirait non plus à un seul atelier mais à tout un groupe d’artisans d’une même localité

• Le rôle crucial des agences étatiques

L’APDA (L’agence pour la promotion et le développement de l’artisanat) a été créée en 2002 et a pour mission de favoriser l’accès aux artisans à un financement adapté, aménager et exploiter des sites, infrastructures.

Son rôle est donc fondamental dans la résolution de ce challenge.

Malheureusement bon nombre d’artisans ne sont pas au courant de l’existence de ce type d’agence ou alors s’ils le sont ne savent absolument pas, par quel moyen ils peuvent bénéficier de leur service.

J’encourage ces agences à aller davantage sur le terrain et faire un travail d’accompagnement Avant – Pendant – Après qui pourra aboutir à un financement d’investissement.

• Impliquer de nouvelles parties prenantes

Ce changement demandera l'implication d'autres parties prenantes : ingénieurs, designers et probablement un savoir-faire d'ailleurs.

Pour résumer en quelques mots, la modernisation des ateliers de production est un véritable enjeu de développement national. Il peut devenir une réalité grâce à une volonté politique forte et des artisans conscients de leurs maux et prêts pour le changement!